« La foi et la raison » : dans un texte ainsi titré1Marc-Olivier Bherer, Le Monde 25 juin 2019, p. 30 ; « La folie et la raison » (je souligne), rappait Kery James une dizaine d’années plus tôt – pour le printemps 2008, pour être précis, en reprenant une formule de mes remerciements de thèse. Les notes de bas de page de ce portrait ont été ajoutées le 3 septembre 2020 ; elles comprennent quelques ajouts à des éléments initialement laissés entre parenthèses., consacré à Rémi Brague, celui qui se présente comme « intellectuel et catholique » affirme qu’il n’était pas destiné à être reconnu comme tel à l’étranger, lui qui a « grandi à Malakoff » et est notamment « allé à l’école publique Jean-Jaurès ». Dans ce portrait, j’ai souhaité faire apparaître Ferdinand Buisson aux côtés de ce dernier pour acter, à la manière du conseil municipal de Thouars, la fusion « Buisson-Jaurès ». Au-delà d’un renvoi à la question des fermetures de classe2V. mes pp. 111, 153, 159-160, 168, 1150, 1190 et 1191-1192 ; menacé, le groupe scolaire précité semble avoir été épargné : en ce sens, thouarsetmoi.fr ; depuis 2018, v. par ex. les observations que j’ai co-rédigées (Rev.jurisp. ALYODA 2019, n° 3, in fine) et cette émission d’Emmanuel Laurentin, « Fermetures et regroupements. Les écoles de campagne : une lutte des classes ? », franceculture.fr 6 sept., avec Dorothée Farcy du SNUipp-FSU, Sylvain Manach et Jean-Pierre Boucq – maire et ancien directeur d’école, dans le département de la Somme – et Sébastien Vignon, chercheur en sciences politiques de l’Université de Picardie Jules Verne , v. encore mon billet du 30 mai 2020 (sous la dernière illustration, avec une légende complétée le 3 sept.)., elle permet d’aborder ensemble ces deux personnalités.
Si Buisson est très souvent cité dans ma thèse, il ne l’est pas lors de la présentation de l’appréhension de la « question scolaire » à partir de la loi du 9 décembre 1905 (pp. 543 et s.), à laquelle sont associées les figures de Briand, Jaurès et Pressensé. D’un point de vue plus général, il n’est pas inutile de rappeler que « ce n’est pas la perspective de F. Buisson qui l’a emportée en 1905 »3Jean Baubérot, « Rokhaya Diallo et le danger d’un « universalisme cache-sexe » », billet mis en ligne le 23 décembre 2017, en note de bas de page n° 1, en réaction à une critique co-signée par Samuël Tomei – auteur d’une thèse sur Ferdinand Buisson, soutenue en 2004, notamment devant Jean Baubérot ; dans un billet précédent, daté du 4 octobre 2017, ce dernier renvoie à la biographie de Patrick Cabanel sur Ferdinand Buisson, père de l’école laïque, 2016, pp. 366 et s. ; à propos de son engagement en faveur du droit de vote des femmes, v. aussi les développements spécifiques que lui consacre Alban Jacquemart dans sa thèse sur Les hommes dans les mouvements féministes… : pp. 294 et s. de la version de 2011, disponible en ligne ; pp. 248 et s. de celle publiée aux PUR en 2015..
Si les « laïcités séparatistes » portées par les gauches socialiste et radicale en 1905 sont « à distinguer », il est historiquement fondé – et politiquement stimulant – de les « regrouper »4Jean Baubérot, Les 7 laïcités françaises. Le modèle français de laïcité n’existe pas, éd. MSH, 2015 (extraits), pp. 59 et s.. Il en va de même concernant les références au droit à l’éducation (ou à l’instruction), pp. 708 et s. L’une d’elles a lieu en 1901, alors que « la communion solennelle de la fille de Jean Jaurès est considérée par certains socialistes comme portant atteinte à la laïcité »5Ouvr. préc., 2015, page 30, Jean Baubérot ajoutant : « Cent ans plus tard, le baptême de la fille de Régis Debray suscite un émoi analogue. Comme pour Jean Jaurès, la défense déclare que c’est la mère qui est responsable de la cérémonie ! ». Dans un entretien avec Anne Fulda, Laurence Debray affirme que l’une de ses fugues s’est faite en réaction au refus de son père qu’elle soit baptisée : « Je suis parfois mordante avec mon père », Le Figaro 30 sept. 2017, p. 20.
En 1881, l’affirmation de ce droit de l’enfant avait été le fait de Clemenceau (pp. 1025-1026) ; ce dernier est davantage connu pour s’est inquiété de la « laïcité intégrale », traduite par deux lois – en 1901 et 1904 – suscitant l’association des libertés de conscience et d’enseignement (pp. 528 et s., spéc. p. 542). Ces lois ont été soutenues par Jaurès et Buisson. Dans cette première partie de la thèse, les références à ce dernier sont trop nombreuses (en particulier dans le second titre de la première partie) pour être toutes signalées, ce qui s’explique par sa fonction : il a en effet été directeur de l’Enseignement primaire, sans discontinuité pendant dix-sept ans (de 1879 à 1896). Je renvoie en particulier au propos sur la liberté de conscience comme fondement de la laïcisation des programmes scolaires (pp. 305 et s.).
En plus de contenir plusieurs citations de Jaurès, ces développements se terminent par une critique de l’usage parfois fait de l’une de ses célèbres formules : « il n’y a que le néant qui soit neutre »6V. mes pp. 324-325 (8 déc. 2017) et, pour d’autres citations, la deuxième illustration légendée de mon billet sur les laïcités-séparation (9 déc. 2018), la note 5 de celui sur l’islamophobie (29 févr. 2020) et celle placée en exergue le 30 juin (sourcée en notes – pertinentes à partir de l’ouvrage Jaurès et la Loire).. À propos de qui « administrait Toulouse » (Jean-Michel Ducomte, Privat, 2009) ou intervenait comme député (ou journaliste), v. surtout7La recherche par le mot-clé « Jaurès » conduit aussi à un certain nombre de notes de bas de pages, ainsi qu’à la page 322, à propos d’exclusions qu’il serait intéressant de pouvoir documenter davantage. Instructive pourrait bien être également l’étude des positions de « la spécialiste de Jaurès, Madeleine Rebérioux » (Jean Baubérot, Une si vive révolte, éd. de l’Atelier, 2014, pp. 133-134, cité dans mon billet du 3 sept. 2020). la « Conclusion de la première partie. Entre absence du droit à l’éducation et références aux droits d’éducation » (p. 615, spéc. pp. 625-626).
Notes
↑1 | Marc-Olivier Bherer, Le Monde 25 juin 2019, p. 30 ; « La folie et la raison » (je souligne), rappait Kery James une dizaine d’années plus tôt – pour le printemps 2008, pour être précis, en reprenant une formule de mes remerciements de thèse. Les notes de bas de page de ce portrait ont été ajoutées le 3 septembre 2020 ; elles comprennent quelques ajouts à des éléments initialement laissés entre parenthèses. |
↑2 | V. mes pp. 111, 153, 159-160, 168, 1150, 1190 et 1191-1192 ; menacé, le groupe scolaire précité semble avoir été épargné : en ce sens, thouarsetmoi.fr ; depuis 2018, v. par ex. les observations que j’ai co-rédigées (Rev.jurisp. ALYODA 2019, n° 3, in fine) et cette émission d’Emmanuel Laurentin, « Fermetures et regroupements. Les écoles de campagne : une lutte des classes ? », franceculture.fr 6 sept., avec Dorothée Farcy du SNUipp-FSU, Sylvain Manach et Jean-Pierre Boucq – maire et ancien directeur d’école, dans le département de la Somme – et Sébastien Vignon, chercheur en sciences politiques de l’Université de Picardie Jules Verne , v. encore mon billet du 30 mai 2020 (sous la dernière illustration, avec une légende complétée le 3 sept.). |
↑3 | Jean Baubérot, « Rokhaya Diallo et le danger d’un « universalisme cache-sexe » », billet mis en ligne le 23 décembre 2017, en note de bas de page n° 1, en réaction à une critique co-signée par Samuël Tomei – auteur d’une thèse sur Ferdinand Buisson, soutenue en 2004, notamment devant Jean Baubérot ; dans un billet précédent, daté du 4 octobre 2017, ce dernier renvoie à la biographie de Patrick Cabanel sur Ferdinand Buisson, père de l’école laïque, 2016, pp. 366 et s. ; à propos de son engagement en faveur du droit de vote des femmes, v. aussi les développements spécifiques que lui consacre Alban Jacquemart dans sa thèse sur Les hommes dans les mouvements féministes… : pp. 294 et s. de la version de 2011, disponible en ligne ; pp. 248 et s. de celle publiée aux PUR en 2015. |
↑4 | Jean Baubérot, Les 7 laïcités françaises. Le modèle français de laïcité n’existe pas, éd. MSH, 2015 (extraits), pp. 59 et s. |
↑5 | Ouvr. préc., 2015, page 30, Jean Baubérot ajoutant : « Cent ans plus tard, le baptême de la fille de Régis Debray suscite un émoi analogue. Comme pour Jean Jaurès, la défense déclare que c’est la mère qui est responsable de la cérémonie ! ». Dans un entretien avec Anne Fulda, Laurence Debray affirme que l’une de ses fugues s’est faite en réaction au refus de son père qu’elle soit baptisée : « Je suis parfois mordante avec mon père », Le Figaro 30 sept. 2017, p. 20 |
↑6 | V. mes pp. 324-325 (8 déc. 2017) et, pour d’autres citations, la deuxième illustration légendée de mon billet sur les laïcités-séparation (9 déc. 2018), la note 5 de celui sur l’islamophobie (29 févr. 2020) et celle placée en exergue le 30 juin (sourcée en notes – pertinentes à partir de l’ouvrage Jaurès et la Loire). |
↑7 | La recherche par le mot-clé « Jaurès » conduit aussi à un certain nombre de notes de bas de pages, ainsi qu’à la page 322, à propos d’exclusions qu’il serait intéressant de pouvoir documenter davantage. Instructive pourrait bien être également l’étude des positions de « la spécialiste de Jaurès, Madeleine Rebérioux » (Jean Baubérot, Une si vive révolte, éd. de l’Atelier, 2014, pp. 133-134, cité dans mon billet du 3 sept. 2020). |